Les gaz

L’alchimiste van Helmont (vers 1620) a transposé le mot grec chaos en flamant, obtenant le mot gaz, qui est effectivement un sacré chaos.

Chaque cm² de votre visage ou de toute autre surface est bombardé par un flux de \( 3.10^{23} \) molécules d’air à chaque seconde. Elles bombardent d’autres corps, frappent d’autres molécules et rebondissent indéfiniment avec une rage infatigable (puisant la plus grande partie de leur énergie du rayonnement solaire).

Dans l’air sans vent, une molécule d’air se déplace à la vitesse moyenne respectable de 450 m/s (1620 km/h) ! Mais en temps ordinaire, cette molécule ne parcourt qu’une distance moyenne de \( 8.10^{-8} \) m avant d’entrer en collision avec une autre molécule, pour ensuite reculer et heurter d’autres molécules. Ces collisions aveugles se produisent au rythme de \( 6.10^{-19} \) molécules par seconde pour chaque molécule. Introduites dans un récipient, ces molécules se bousculent et se répartissent dans tout le récipient, jusqu’à rebondir sur les parois. Ainsi, en se détendant à cause de sa propre violence interne, un gaz remplit plus ou moins uniformément le récipient qui le contient (à condition que la gravité ou toute autre force externe ne joue aucun rôle significatif).